Comment faire dans un monde où les images sont toujours là pour tout dire, tout le temps ? Que disent-elles vraiment de notre monde ? Et quand est-il du temps, lui, qui passe sur nos vérités ?

Qu’en restera-t’ il ?

Conscients que la photographie argentique demande de laisser plus que quelques feuilles de papier sur terre et fatigués de pratiquer cet art équipés de gants, de masques et de ne surtout rien toucher avec leurs doigts nos intervenants ont commencé à s'interroger sur ce qui les entourait ; la nature est photosensible, nous sommes photosensibles. En poursuivant leurs recherches, ils sont tombés sur ce procédé que certains connaissent depuis un moment. Révéler des photos au contact de feuilles d’arbre, de soleil et d’un peu de temps.

À ce jeu là rien n’est dangereux et ils ont alors pu pratiquer cette technique avec de jeunes enfants, leur apprenant seulement à respecter l’arbre dont ils prélevaient les feuilles, leur parler de la vie même d’un arbre, de sa temporalité et de la nôtre.

Plus qu’une simple technique photographique incroyable et très belle, ce procédé est un véritable hommage à notre monde, à sa diversité et à nos coexistences. Une coexistence fragile et éphémère, une coexistence entre les espèces et entre les temps. Car tant que nous penserons nos différences inscrites dans du marbre, jamais rien ne changera. Offrez-les aux arbres, au vent et aux saisons et nous verrons bien ce qu’il en reste !